mardi, 07 janvier 2014
Le Promeneur de la presqu'île de Jean-Luc Nativelle.
Recevoir un livre le soir de Noël, choisi par une dame de coeur à mon attention.
Lire quelques jours plus tard les mérites de la maison "Editions du petit véhicule", entreprise artisanale de Loire-Atlantique dirigée par Luc Vidal.
Emporter le livre au coeur de la maison de Jeanne, en Bretagne et découvrir...
Dans un village du Finistère, un homme fait sa balade chaque soir depuis vingt-cinq ans. Ce soir, il décide de la réaliser à l'envers.
La promenade est propice à l'introspection et notre personnage s'interroge sur sa propre vie. Très vite, on comprend qu'un événement tragique est au coeur du livre. On apprend que l'existence du promeneur est marquée par la disparition de sa femme et la mort accidentelle de son fils.
Avec Le Promeneur de la presqu'île, Jean-Luc Nativelle ne nous invite pas dans une histoire inutilement sombre mais plutôt vers un éloge funèbre où tout le village prend la parole.
L'événement fait rupture et l'environnement prend une nouvelle figure aux yeux du promeneur. Le paysage développe un lien intime et accorde davantage de valeur à l'événement tragique.
La narration est subtile, nous entendons le point de vue des habitants au moment même où le promeneur passe devant chez eux. Le village est un lieu clos où les gens se connaissent tous et l'on apprend progressivement que tous sont concernés par ce tourment. Le drame dans la vie quotidienne d'une communauté.
On déambule avec le promeneur, on écoute la multitude des "je", le personnage central devient la somme des regards que les autres portent sur lui, sur nous. Une prise de conscience progressive. La réalité perd ainsi son objectivité et disparaît dans l'infini tourbillon des pensées.
Beaucoup d'intelligence et de finesse stylistiques dans ce très beau livre où l'on découvre que des liens nous attachent profondément en certains lieux et la phrase de Julien Gracq en exergue prend tout son sens "il arrive ainsi , il arrive plus d'une fois que, ce coeur, elle l'ait changé à sa manière, rien qu'en le soumettant tout neuf encore à son climat, à son paysage, en imposant à ses perspectives intimes comme à ses songeries le canevas de ses rues, de ses boulevards et de ses parcs."(in La Forme d'une ville).
Un joli cheminement, sans aucun doute ma plus belle lecture pour clore l'année 2013.
Merci à Mireille pour ce très beau cadeau.
09:35 Publié dans Littérature française | Lien permanent | Commentaires (8)
Commentaires
Écrit par : jerome | mardi, 07 janvier 2014
Écrit par : Mirontaine | mardi, 07 janvier 2014
Je vais voir s'il m'est possible de le transféré à Jean-Paul qui ne sera pas peu fier! Baci
Écrit par : mireille | mardi, 07 janvier 2014
Écrit par : Mirontaine | mardi, 07 janvier 2014
Écrit par : Jean-Luc Nativelle | mardi, 07 janvier 2014
Écrit par : Mirontaine | mercredi, 08 janvier 2014
Écrit par : Gwenaelle | jeudi, 09 janvier 2014
Écrit par : Mirontaine | jeudi, 09 janvier 2014
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